Journal d'écriture

 8/11 - influence

 

Alors je vais y arriver

à reprendre ce bouquin

à finir ce bouquin

non à le refinir

à refinir de l'avoir écrit

je me sens comment dire

bien parti


Il y a 5 ans c'était un mauvais bouquin porno 

je veux dire trop mauvais pour être un porno

Cette année c'était autre chose

C'était un bon bouquin pas porno


Au deuxième refus de Christophe

J'ai compris que son influence sur moi s'arrêtait là


Il y a 5 ans le minimum c'était 150000 signes

je savais que c'était mauvais mais j'étais putain de fier d'être arrivé à 

Cent cinquante mille signes

(et je prenais soin d'écrire dans le roman tous les chiffres en lettres pour gagner des signes)


Cette année, le mois dernier

je savais que c'était mieux et j'étais toujours putain de fier

mais l'inflation était passé par là et c'était toujours pas assez porno 

et désormais trop court.


Quand Christophe m'a dit que c'était pas mal 

dans le genre musicalo-sentimental de jeune

(mais non c'était pas condescendant)

mais que c'était trop court

 

j'ai compris que je lui devais une fière chandelle 

de m'avoir suffisamment encouragé à bouger mes fesses de purée d'écrivain

 

(car c'est de ça dont je lui serais éternellement reconnaissant, il m'a parlé comme à un écrivain,

il ne me publiera jamais mais ne me prendra jamais de haut) 


Pour faire deux fois cent quarante neuf mille putain de signes espaces comprises parce que l'espace est féminine en typo plus quatre vingt dix neuf putain d'autres signes plus un plus des poussières de signes

deux fois

mais j'ai compris aussi

que son influence s'arrêtait là

et que non ce n'était pas facile d'écrire du porno pour arrondir les fins de mois

et que facile ou pas c'était pas mon truc

que j'étais en quelque sorte condamné à quelque chose de plus prétentieux


Mais je garderai des scènes de cul, les drôles et qui racontent quelque chose


Par contre, cette semaine


je rêve d'un punk anglais qui buvait trop et je me rend compte qu'à l'époque j'avais un sérieux problème d'alcool aussi

je fais un cauchemar où je lui demande en panique

où est Diane où est sa femme est-ce qu'elle va bien


Je sais que dans la prochaine mouture je parlerai de ça

Je parlerai du concert le plus mal organisé du monde et de la dévastation qui s'ensuivit

 

mais je voudrais parler de l'influence

de tous mes mentors qui n'en ont aucune idée

de tous ceux que j'ai besoin d'admirer et que je n'arrive même pas à lire

 

je me rends compte ou je crois me rendre compte 

que je me suis éloigné de la scène

parce qu'exercer une influence me débecte

parce que je demeure paradoxalement

ultra-paradoxalement terrifié à l'idée

de m'exprimer

 

pourtant

je m'occupe des enfants

et je vois bien qu'exercer une influence

je n'y couperai pas

 

Je vois pas très clair dans tout ça mais je me vois lambiner à reprendre le roman alors que je m'étais fixé décembre

cette semaine chaque matin je pars dans un autre sens, on est déjà mercredi et là

je ne compte même pas les signes, je sais pas, douze,

alors j'écris ce genre de poème

je le pose là

histoire de.

 

9/11 - autofix

Je suis content, j'ai fait mille caractères. Je suis parti sur complètement autre chose. Je voulais une première phrase, mais rien de tapageur genre "t'as vu ma première ophrase". J'ai écrit un truc, une phrase toute simple qui m'a donné envie de me demander de quoi je parlais, et c'est ce que j'ai fait, j'ai écrit mille caractères pour tenter de commencer d'élucider cette première phrase toute bête.

Je suis content parce que j'étais de mauvaise humeur. J'avais passé la journée d'avant à ruminer

"mâtiné d'autofiction"

L'âge d'or de l'autofiction a dû durer une semaine, après c'est tout de suite devenu une insulte.
L'espèce de version littéraire de bobo machin ou autre pseudo catégorie sociologique méprisante.

"Tu fais de l'autofiction, alors ?"

Je réponds huuuueeeeueueuuebrrrrrgggggrrrrmlmlllllmlmmmmmmmbeeeeeurrrrrhah mmmmmoui si tu veux
le type baisse la tête produit son commentaire in petto
et revient vers moi avec quelque chose de glacé du genre
"intéressant. Je vais trouver le temps de lire dans la semaine. Ou le mois. Ou quand j'aurai fondé ma famille de vingt-sept enfants et bâti un empire au Vénézuela."

mouah ah ah

Le problème étant qu'en dehors de l'autofiction assumée, deux autres propositions pires s'offrent à moi :
la justification de faire de l'auto fiction
et la pure dénégation d'autofiction, laquelle est très auto fictive.

Je lui dis doucement : "je ne fais pas de l'autofiction". Les mouettes hurlaient dans la jungle.

Sinon, canaliser ce brin de mauvaise humeur pour faire une littérature qui râle, qui grommelle, mais qui raconte et met un instant de côté la question de l'auto fiction.
Du coup ça fait pas lourd, 1000 signes, mais ce coup-ci ça ne ressemble à un petit bout de truc à placer ailleurs, ça ressemble à un vrai début de bouquin avec des vrais trucs dont on sait pas de quoi ça parle mais qui éveillent la curiosité.

comme dit le poète.

Je dois un coucou à ma fille ce matin au ptit dej à la bourre, un ptit coucou parce qu'elle m'a fait rigoler en se moquant de ma tête de grognon et poussé à faire autre chose en écriture.

Je lui dois aussi un coucou parce que je ne ferai pas plus d'autofiction que ce que je poste de photo de mes enfants sur facebook. Même mouvement de défense. Même déploiement. Même coucou. Mais qu'est-ce qu'il raconte.

Un déploiement grognon, mais un déploiement.

Bref. Fini pour aujourd'hui. Pour le journal du moins.

10/11 

Content de ce que je viens d'écrire.


Ca ne décolle pas mais j'aime les questions.


Lire une interview de Virginie Despentes m'a fait du bien.

(lire les actualités m'a fait tout le mal qu'il fallait).


Cette idée qu'une fois rentré dans la fiction, le livre s'écrit seul.


Je suis resté cette semaine sur le palier

j'ai posé le paillasson existentiel du chapitre zéro.

On verra bientôt si un ou deux ailes me pousse.


S'il n'y en a qu'une je pourrai toujours battre de l'aile

je suis assez bon à ça.


13/11

Bon je suis en dessous de tout
je veux dire 150 000 c'est clairement pas assez
200000 est un minimum tout le monde s'accorde là-dessus

ou alors je fais un roman jeunesse mais avec des scènes porno comment dire
ça ne me paraît pas tout à fait 
approprié

"Du coup" je fais un véritable préquel

un récit précédant le récit,
je prédéroule les fils et j'installe mieux le contexte

ça tombe pas mal je sentais bien que je ne rendais pas justice à plusieurs

objectif long
objectif remonter dans les sensations d'avant

à la recherche des signes perdus
mais là où ça se corse c'est que je dois parallèlement épurer ce que j'ai écrit
enlever le mauvais cul
ou le transposer

sacré boulot j'espère que 4 semaines suffiront
ce matin je n'ai fait que ce tri de ce qu'il me reste à faire
et ce compte

je vois beaucoup mieux où je veux aller mais je n'avance qu'à coup de 500 par ci par là

lyrisme checke tes mails je t'ai écrit plusieurs fois
ce serait sympa qu'on se voie

16/11
 
Je suis dans la phase B12 appelée également
éparpillement total

je reviens à cette sensation originelle
selon laquelle se mettre à écrire pour de vrai signifie littéralement
renoncer au rêve d'écrire

Je ne doute pas de mes compétences quand je n'écris pas
je ne pense d'ailleurs pas du tout en termes de compétence

quand j'allais au festival du court métrage à l'orée du vingt-et-unième siècle
je griffonnais des sensations sur un carnet je ne voulais faire lire à personne

je pense que je me serais vomi à ma propre tête si quelqu'un m'avait dit qu'à cette époque
je développais des compétences

le nerf de la guerre (puisqu'on est dans les clichés)
me tape sur les nerfs et je préfère ne rien écrire que de me donner à relire le lendemain d'un air dépité
paumé

d'ailleurs je préfère me masturber

l'un ses avantages merveilleusement stimulant d'avoir tenté d'écrire du porno
est que s'est instaurée une discipline de la masturbation, je ne me masturbais qu'après avoir écrit

je ne me masturbais que pour une bonne raison et dans de bonnes conditions

la libido se portait bien,
le bouquin se portait bien

pour ce finalement nouveau bouquin que je veux faire du premier
je dois laisser passer du temps

me poser devant le bureau me hérisse

je vais me remettre à chercher des sous, et avec ça,
de nouvelles raisons de râler, une vie sociale, des 
gens avec et de qui parler

sinon

je tourne en rond

je pensais à un type qui mangeait une crème dessert
"ayant un rapport lointain avec la vanille et s'en revendiquant pourtant sur l'emballage"
dans ma tête ça sonnait bien écrit et j'ai failli le noter

je pensais à tout ça en mangeant une crème dessert

les ailes de mon imagination n'ont pas de limites, enfin, leur poussée, leur élan,
leur truc d'ailes quoi, tu m'as compris.

Ce qui est d'ailleurs le nouveau titre du roman

non je blague.

18/11

Bon ben voilà

Je vais pas faire le triomphant hein parce que
j'ai quand même enchaîné un moment où je me donnais des vacances parce que je n'étais pas seul
avec un moment où j'étais seul mais où je n'y arrivais pas
puis un moment où j'ai préféré laisser couler et renoncer un temps pour que ça revienne
 
(j'ai vraiment progressé en portugais d'ailleurs en refusant de penser au roman)

et que tout ça se compte en semaines et qu'on n'est pas sorti de l'auberge

mais samedi aujourd'hui
alors qu'il faut faire plein de trucs, donner le bain, faire le feu, habiller les petits etc
juste une phrase m'est venue

qui m'a fait sourire et qui montre mieux l'ambiance où je veux poser le chapitre zéro (précédant bien sût A B et C)

je te tiens au courant cher vieux journal
voire internaute égaré
 
euh bienvenue !

23/11

Je commence à voir d'où je pars où je vais et c'est jouissif

Je me revois m'emmerder ces derniers jours, m'emmerder, râler et ne pas écrire
et j'ai un sourire parce que je comprends que ça participait 

de ce mouvement-là qui m'amène à 

purée de commencer enfin

Je n'aurai pas de boulot en décembre, cette deadline n'a à vrai dire plus aucun sens

je vais chercher des trucs et vendre des synthés

je me sens parfaitement fauché et empli de joie et d'espoir

comment disait Gombrowicz déjà ?
Comme un steak à moitié-cuit


28/11

Je joue en ce moment, j'enregistre et j'apprends
ça me plaît beaucoup, je voulais documenter le début du roman mais en fait ça a tourné à ça

j'étais dans un troubillon des chansons de mon ami, la tête dedans

et maintenant je ne sais pas vraiment
où j'en suis
j'écris ce début après
un journal non linéaire c'est intéressant
un journal contre le temps
antichronologique, littéralement
j'écris ce début après parce que je me rendais compte
que j'oubliais de parler de ce que je faisais ou pas alors que bon
c'est le sujet quand même

je suis comme ça je suis mon sujet
j'ai des principes monsieur
(fin du faux début cabotinante)


Peut-on se sentir à la fois invité et pas accepté
Ou peut-être est-ce cette chienne d'habitude d'être rejeté
qui ne se trouvant plus d'os à ronger s'en invente de plus subtiles

j'aimerais que ce ne soit que de la paresse
il y a un temps j'ai pensé mettre un point final à ce monologue auto-dépréciatif
genre "qui t'as suggéré que tu étais un écrivain ? tu n'es pas un écrivain"
Il n'y a pas longtemps je me suis interdit de cesser de me penser en écrivain
ni d'ailleurs de me penser en écrivain

Tu le fais, tous les jours, point

Voilà ce que je me suis dit

Aujourd'hui on est loin du "tous les jours" et ça revient
des rêves et des projets en musique
je me sens terriblement
"proactif"
et cependant
quand j'ai envie de me faire mal
(parce que là qu'est-ce que ça pourrait être d'autre)
je me demande si

quelque part

moi "proactif"

moi "écrivain"

moi "projet de musique"
(alors qu'on sait que ça finira chez soi, le feu de bois est génial et les enfants ont besoin de moi)
(comme j'aurai besoin de sous je chercherai et trouverai peut-être un boulot)
(un truc qui finira par un non-renouvellement en bons termes parce que je suis tellement sympa)
(un truc de merde mais je suis tellement sympa et j'ai tellement besoin de sous que je ne dirai jamais ça)
(et je serai coincé à vie dans ce trou douillet/nid perdu et au mieux il y aura un ou deux mp3 qui circuleront de ci-de là avant que l'un de nous décide que baaah)

est-ce que ce n'est pas un peu

ridicule

et est-ce que ce ridicule n'est pas un de ceux-là
qui tue à petits feux

de bois ah ah

30/11
 
Mille caractères ce matin
J'avais pour but d'installer les micros sur le piano
je n'en ai rien fait
 
à 11 h constatant que je n'avais pas écrit
je me suis mis à râler gentiment
 
"je ne sais plus de quoi ou de qui ça parle ce truc"
 
j'ai ouvert le fichier j'ai attaqué
 
j'ai continué à râler comme mon personnage à l'aube des années 2000
 
et, bon, voilà
 
mille. Pas la fête du slip mais le minimum requis pour prétendre
oui, j'écris
 
14/01

oui, bon

tristesse intéressante en parcourant un post facebook ce matin
l'inverse de la Schadenfreude je crois bien
je ne suis pas sûr du "e" pour Schadenfreud"
je ne suis pas sûr du "c" pour Shadenfreud"
je ne suis pas sûr du Sigmund non plus
je ne suis sûr de rien, tu me connais bien

bref, l'inverse de la joie mauvaise qu'on ressent à voir échouer nos némésettes

la tristesse respectueuse, admirative, la douleur résignée et teintée de je ne sais pas
de dévotion peut-être
à les voir 
faire les trucs formidables du genre de ceux que quand je les fréquentais, j'ai fantastiquement et répétitivement
loupés.


17/01

Des histoires d'amour de crevard de 15 ans

des citations de dictionnaires et des élans que la nostalgie embellissait
mais qui ont aujourd'hui pour nom
harcèlement, culture du viol, 
ou en plus simple, en moins putassièrement contemporain

(d'ailleurs écrire un roman tient pas mal de trouver l'équilibre entre putasserie contemporaine et
pire mais moins contraignante putasserie nostalgique
ou bien que c'est juste que je suis de mauvaise humeur,
yu'a un virus qui traîne tout le monde est malade et j'ai mal à la tête)

la honte

la honte et les vieilles clopes
sont le vrai angle de ma première partie

autrement ce serait mentir et je ne sais pas vraiment faire

ça fait partie des nombreuses choses que je ne sais pas faire

la honte et les vieilles clopes

bon cela dit là je reprends le journal d'écriture en ne reprenant que le journal
et pas l'écriture

mais qu'importe 
il fallait bien que quelqu'un note ça aujourd'hui et si ça n'avait pas été moi, qui l'aurait fait,
HEIN ?
Emmanuel Macron ?

24/02/24

Début de semaine ce chantier d'insertion s'annonce bien
je suis recommandé mon niveau d'estime de soi est juste assez bas
on l'emploie parfois dans des festivals locaux, marginaux et non porteurs

ce sont les mots de la conseillère
comme je suis correcteur je corrige quand même
 
pas de nouvelles du chantier d'insertion tout le reste de la semaine
mais cette nuit un rêve
 
mes amis m'offrent une sculpture de femme qui semble en papier mâché 
mais qui est vouée à décorer les cheminées 
allumées
grise et comme de papier mâché, ignifugée,
elle contemple dans un coin le feu qui ne la consume pas
 
je croise alors une amie qui a vécu un drame
elle est accompagnée et je ne lui dis pas bonjour
parce que je me sens idiot et j'ai de la peine pour elle
et je m'en veux d'avoir envie d'elle
 
le lendemain un mail du festival étrange, marginal et non porteur
qui me demande si je suis partant pour cette année
Avec plaisir, je réponds
 
Ah et sinon le heu
journal d'écriture
 
rien, je corrige un bouquin en ce moment, pas le mien, mais
c'est bien.
 

27/02/24

Je ne bosse pas parce que je déprime parce que je ne bosse pas
Comment on est passé de cette merveilleuse sensation de disponibilité à tout
de vacance féconde
à cet emmerdement 
qui ressemble au déchet de l'ennui qui n'aurait pas tiré la chasse
 
wouh
nice shot

1/04/24

Je devrais me remettre à écrire
parce que ça m'éviterait de mariner de ruminer
enfin je le ferais mais
au moins pour quelque chose
ça m'éviterait peut-être d'aller
quérir
chérir des gens qui m'ont blessé et
dont un seul bonjour de ma part
fera à nouveau les grands blessés de l'histoire
je devrais me remettre à écrire parce que je me suis révélé
bon
vraiment bon pour conseiller un écrivain
je déchire en lecteur critique
alors quoi je ne me laisserais rien passer si j'écrivais
c'est d'ailleurs ce que je fais tant que je n'écris rien

mais je devrais me remettre à écrire parce que je vais te dire
j'éi un super journal d'écriture en cours
c'est l'un des trucs que j'ai écrits de mieux
depuis que je n'écris pas

je devrais me remettre à écrire
parce que de tout temps c'est écrire qui m'a évité de me poser la question
de pourquoi écrire ou ne pas

je devrais me remettre à écrire parce que j'ai perdu tous mes mécanismes
toutes ces facilités
et que je n'écris plus la langue pendante ou pour en faire pendre des langues
quand je m'y mets
je suis capable de reporter un orgasme à dans trois jours à présent que ma libido s'est émoussée
c'est dire si je saurais quand je voudrais
(l'usage à l'ancienne, conditionnel de "quand", comme dans "quand bien même"
pardon de cette parenthèse philologique
ou quoi)
ménager mes effets

je devrais sans doute et tiens j'y suis j'y vais voilà

 
 05/04/2024

Non mais c'était juste pour dire
Si on cause de travail d'écriture et qu'on est pas foutu de se rendre compte que dire
à 49 ans et 3 jours révolus
que "la libido s'est émoussée" sans réfléchir
alors qu'en vrai une description précise et juste 
bien qu'elle reste à base de lames et comme demande son fils à Jeanne Dielman
Lame, feu, mais où est le plaisir alors
une description précise serait que "la libido s'est aiguisée"

alors si qu'on est pas foutu de se rendre compte déjà 
que lancer une phrase comme ça ben ça va être chaud et pas dans le sens sexy du terme
plutôt calamiteux
perdre le contrôle de ses propositions, de sa grammaire et de son vocabulaire
écrire est une forme de lutte contre sa dégénérescence bien sûr
L'écrivain est celui à qui le langage pose problème
et je crois que c'est Roland Barthes ça
mais la question n'est pas la question n'est pas là
 
vous voulez que je termine ma phrase alors ?
c'est que depuis le début de ces quelques lignes je n'ai plus autant envie d'être méchant avec moi

L'idée ç'aurait été
Si c'est pour pas être foutu de se rendre compte que c'est un cliché, la libido s'émousse
un cliché et une inexactitude parce qu'elle s'aiguise
et que c'est le contraire et pas le contraire
dans les deux cas il y a amenuisement, forme d'érosion, contrôlée ou non,
et dans les deux cas ce qui est chiant c'est que ça reste un putain de couteau
oué je dis des gros mots
enfin bon c'est peut-être pas si bon justement et
c'est moins clair moins accessible mais c'est un mot ressenti au moins

si c'est pour pas être foutu de se rendre compte de ça, autant changer de métier

genre le métier c'est écrivain et la phrase est pleine d'autodérision
je voulais faire un plan comme ça au départ

mais mmm
la libido s’émince, tu prends ?
s'émince c'est mieux
 
mais répéter autant libido c'est lourd 
le bleu rideau lourd s'émince
 
bleu rideau j'aime bien
 
mince, c'est pas si mal
 
le bleu rideau s'émince et j'ai mal à mes pinces
 
(ça doit être à force de marcher en crabes oh non une vanne entre parenthèses alors que la phrase était toute pimpante toute bien et tout)
 
 


 






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