Je ne doute pas que ce poème, commencé très sérieusement, finira une de fois de plus comme une grosse farce, mais, en attendant, voici :
on peut dire que j'ai le deuil lent
on peut dire que j'ai le deuil difficile
on peut dire que les gens et les choses n'avaient qu'à ne pas mourir, déjà
on peut en rire
mais je réussis
je suis réussissant, lentement dans l'espèce de gérondif, à survivre mentalement
aux relations qui m'ont été toxiques
à la perte d'argent à la perte de temps
et à l'espèce de discrédit pernicieux que m'ont valu
des erreurs esthétiques humaines et mmm paillardes et pailletées
qui sont miennes
à l'espèce de discrédit pernicieusement disco que j'assume
finalement, lentement, dans l'espèce de gérondif d'en train d'être réussissant
j'ai tout dit dans les chansons et des trucs
peu de gens les ont écoutées peu de gens les comprendront
mais ça ne change rien au bien qu'elles m'ont fait et je dois pouvoir à présent
fort d'elles et de leur souriant désespoir d'adulte finalement
passer à autre chose
pas l'autre chose de machin
l'autre chose de moi
mon autre chose de moi lentement remourannaissant
je n'ai qu'une seule résolution cette année, c'est de reprendre en main tout le bordel
get my shit together
abandonner ce qui doit l'être
travailler sur ce qui doit être fait
écrire dans un cahier en velin 90 g/m²
et pour soi
chanter
et le cas échéant comme les cas sont souvent échéants
me taire
sans que ma tête soit le festival de "mais pourquoi me tais-je" ou "devrais je parler"
me taire d'un seul homme
me taire entier
et quand je parle
parler entier d'un seul homme uniment et comme un tout
que ce soit pour dire
merde
ou
bonne année.
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