Éternel féminin vs éternel crétin

Aujourd'hui le 6 mars c'est, je crois, la journée de la femme ;
Pour elles, pour les femmes, s'il vous plaît, taisez-moi ;
ne me laissez pas composer le poème le plus maladroit 
qu'on aie jamais écrit et qu'on aie encore moins lu - je ne suis qu'un gars
à peine normal et difficilement simple - et malgré ça,

Aujourd'hui une pensée pour celle
qui a bien voulu me laisser porter son cartable une fois
Et peut-être en rêve caresser ses cheveux
Et peut-être une fois, faire quelque chose de fou comme un plan d'avenir
le chuchoter fébrile avec des
difficultés à articuler
pour me rendre compte qu'elle avait son casque de walkman sur les oreilles et qu'elle n'avait
rien écouté.
celle à qui il arrivait non seulement de venir, mais même parfois avec moins d'une heure de retard et le jour convenu
et à l'endroit convenu
celle à qui il arrivait de faire tout comme on avait dit qu'on ferait
tout, à peu près, ou du moins une partie non négligeable
et dont je me souviens, mais je l'ai peut-être déjà dit
qu'elle m'a laissé transporter son cartable,
un peu comme si j'avais la durée d'un trajet
cessé de ne pas exister pour elle, à ses yeux, pour elle, à ses yeux,
et celle qui un autre jour a même, une fois, voulu donner sa réponse
à une de mes cinquante-sept mille questions, oui, celle qui a
répondu à un de mes messages, un jour, une fois, peut-être ou pas.

Une pensée pour toutes celles
qu'avec un peu de volonté et de bêtise, sans me vanter,
j'ai réussi à faire passer d'icônes qu'elles étaient
à une bande de harpies désirant ma mort
sans même avoir à composer pour cela
un tube consternant des années 80,
de Felix Gray et Didier Barbelivien
ni d'ailleurs les changer
d'un pouce.


Sans sarcasme,
pour de vrai
je t'adorais
et je n'ai jamais vraiment cessé,
tu sais.


Et cette nuit j'avais encore
envie de te parler, c'est même pour ça qu'exprès, juste après,
le jour s'est levé


pour me la couper.



On s'est tellement
manqués
de toute éternité.

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