Peu à voir avec le prochain album de Jean-Louis Murat, nommé Babel aussi et enregistré avec le Delano Orchestra, dont j'ai écouté le premier titre, "chacun vendrait des grives", sur Soundcloud. Vous le trouverez.
[edit : Je m'amuse du high-score de cette spirale, linkée par un fan d'icelui sous la laconique étiquette : "un chanteur auvergnat jaloux". Le blog n'est pas mal d'ailleurs, juste, c'est de bonne guerre, c'est un fan de Jean-Louis Murat, et moi non. Ça m'a donné envie de me pencher un peu plus sur Jean-Louis Murat. J'aime toujours pas et je commence à voir mieux pourquoi. Je n'aime pas la variété aux prétentions d'élégance, et l'écriture maniérée, et je n'ai jamais aimé sa voix ni sa manière de chanter - en fait la gentillesse et la douceur de ce que j'en dis ci-dessous ne s'explique que par le fait que j'ai toujours trouvé - jusqu'à preuve du contraire - ses fans plus sympas et ouverts que sa musique, et que je n'ai donc aucune intention de les blesser. Ça commence à faire un peu de trucs à dire, mais à l'époque :]
J'ai d'ailleurs peu (aussi) à en dire. Ça m'intimide un peu peut-être, ça ne me séduit pas complètement sans doute (adverbes forever). J'ai un peu de jalousie de base, très bête et moralement pas bien défendable (il est connu, moi non, je les écoute et j'en parle, eux non - un peu comme Johnny Halliday et Albert Einstein) (histoire de dire que cette jalousie est universelle, s'intéresse à tout ce que je peux voir défiler dans mes mails, mes fils d'actualité, mes recherches personnelles, et disparaît dès que j'ai une chance de pouvoir m'exprimer devant plus d'une personne - donc : 1) ne sous-estimez jamais mon égocentrisme, aussi subtilement que je sois amené à le dissimuler, et 2) invitez-moi), et pas mal de sympathie (un gros nuage de guitares avec des voix vagues et du texte incompréhensible, ce maximalisme me ressemble tellement peu, semble tellement à l'envers de ce dont j'ai envie en ce moment, qu'il finit par me toucher). Dans la catégorie "musique francophone écoutée en tant que passager dans un long trajet en voiture, le conducteur étant fan", je préfère Jean-Louis Murat (Mustango, un trajet chouette) à Michel Sardou (l'intégrale de son best of et mon pire auto-stop). Dans la catégorie "chanteurs français charismatiques et inventifs", comme d'habitude je préfère Dominique A (dans beaucoup de catégories, je préfère Dominique A). Dans la catégorie "Auvergne", je préfère le Cantal jeune (pour dire à quel point je suis un mauvais auvergnat) et n'aime pas trop ni l'Avèze ni la Salers (là, c'est l'excommuniation - mais bon, des années pour accepter ce fait, que tout comme pour le pastis, je préfère ce que suppose l'idée de boire du pastis ou de la gentiane - terrasse ensoleillée et accent chantant pour l'un, air de la montagne et rigolade entre copains pour l'autre - à l'ingestion en elle-même, et à ce curieux phénomène qui leur est aussi commun : une gueule de bois immédiate sans passer par la case ivresse, un mal de tête qui n'attend même pas qu'on soit saoul pour débarquer au bout de la première gorgée). De quoi parlais-je déjà ?
J'ai d'ailleurs peu (aussi) à en dire. Ça m'intimide un peu peut-être, ça ne me séduit pas complètement sans doute (adverbes forever). J'ai un peu de jalousie de base, très bête et moralement pas bien défendable (il est connu, moi non, je les écoute et j'en parle, eux non - un peu comme Johnny Halliday et Albert Einstein) (histoire de dire que cette jalousie est universelle, s'intéresse à tout ce que je peux voir défiler dans mes mails, mes fils d'actualité, mes recherches personnelles, et disparaît dès que j'ai une chance de pouvoir m'exprimer devant plus d'une personne - donc : 1) ne sous-estimez jamais mon égocentrisme, aussi subtilement que je sois amené à le dissimuler, et 2) invitez-moi), et pas mal de sympathie (un gros nuage de guitares avec des voix vagues et du texte incompréhensible, ce maximalisme me ressemble tellement peu, semble tellement à l'envers de ce dont j'ai envie en ce moment, qu'il finit par me toucher). Dans la catégorie "musique francophone écoutée en tant que passager dans un long trajet en voiture, le conducteur étant fan", je préfère Jean-Louis Murat (Mustango, un trajet chouette) à Michel Sardou (l'intégrale de son best of et mon pire auto-stop). Dans la catégorie "chanteurs français charismatiques et inventifs", comme d'habitude je préfère Dominique A (dans beaucoup de catégories, je préfère Dominique A). Dans la catégorie "Auvergne", je préfère le Cantal jeune (pour dire à quel point je suis un mauvais auvergnat) et n'aime pas trop ni l'Avèze ni la Salers (là, c'est l'excommuniation - mais bon, des années pour accepter ce fait, que tout comme pour le pastis, je préfère ce que suppose l'idée de boire du pastis ou de la gentiane - terrasse ensoleillée et accent chantant pour l'un, air de la montagne et rigolade entre copains pour l'autre - à l'ingestion en elle-même, et à ce curieux phénomène qui leur est aussi commun : une gueule de bois immédiate sans passer par la case ivresse, un mal de tête qui n'attend même pas qu'on soit saoul pour débarquer au bout de la première gorgée). De quoi parlais-je déjà ?
Babel et les langues. En juillet je m'ennuie, et août vu d'ici n'a pas l'air trépidant non plus. Invitez-moi à jouer mon opéra-rock en septembre, sinon, je m'enfilerai des heures et des heures de séries américaines, et je partirais dès le matin dans des trips wikipediens plus ou moins fructueux, je ruminerai mes échecs en mâchonnant mon Cantal jeune, bref une descente aux enfers digne de celle de Roger Waters dans Pink Floyd The Wall, surtout dans les fantômes de Vera Lynn et de l'Opéra de Quat'sous. Ca m'effrayait quand j'étais gamin, c'est kitsch aujourd'hui, mais bon, je peux faire le malin en parlant des récitatifs de la passion selon Saint-Mathieu de Bach (und weeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeinete biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitterlich), des miniatures de Satie, du Commercial Album des Residents, de Comelade, de Cage, de Patrik Fitzgerald, du Draussen ist feindlich d'Einstuerzende Neubauten et de Brautigan et de Raymond Carver, n'empêche, la première miniature minimale qui m'ait fait de l'effet et donné envie de me pencher sur le genre était bien le "Goodbye cruel world" de The Wall, son arrangement d'une note et sa fin comi-tragique tranchée à l'escarpolette. Alors, camembert.
Quel rapport avec Ba(by)bel et les langues ? Un fromage sincère et poignant. Ah, "mes pensées sont mes catains", ou, en négatif et comme disait ma prof d'histoire géo, "je crois que je pense et (ne pouvant rien tirer de ce que je pense en matière géopolitique) je ne pense rien". C'est à cause de juillet, et sa très lente agonie, que couronnera bientôt le judicieux choix aqueux de prélever une facture annuelle de quatre-vingt-dix euros le 29 du mois. Dans les commentaires d'un blog cliquable et super chouette, j'en ai assez de lire encore qu'"Alabama Song" chanté par les Doors vient de l'opéra de quat'sous. C'est faux, c'est incorrect, c'est une erreur, ça vient bien d'un opéra de Weill et Brecht mais c'est "Mahagonny". Du coup j'ai écouté le Songspiel et l'opéra en entier, et lu l'histoire. C'est vachement bien aussi, musicalement plus inquiétant et tendu que l'Opéra de Quat'sous.
Bon, il va falloir que je me remette à acheter des disques (quand juillet et sa facture de fin de mois seront passés) pour pouvoir consulter les livrets et leur traduction de tous les genres plus ou moins dérivés d'opéra ce que j'ai eu envie d'écouter ces temps-ci, parce que c'est des conditions d'écoute pas géniales, tu écoutes un morceau tout en passant un bout de temps à lire ce que tu as mis un bout de temps à trouver et qui met un bout de temps à charger en pdf pendant que le youtube joue et que tu te rends compte que c'est en fait la version en allemand d'un autre truc chanté par Jean-Louis Murat à Tokyo en 1995. Le morceau passe à la trappe facilement. Tu en retiens un truc brouillon qu'écrire, penses-tu, t'aiderait peut-être à mettre au clair, et qu'écrire, constates-tu, t'aide à mettre au confus. Tu tapes "Rasoir d'Hanlon", "Rasoir d'Ockham", "Rasoir du type de Pink Floyd The Wall", "Toodle-loo", "Songspiel", "Singspiel", "Ballad opera", et "witold bolik Broadway" dans Google. Ah mon vieil ami, tu te disperses si tu veux mon avis. Invitez-moi putain, je vous jure que je suis plus drôle en vrai et beaucoup moins prétentieux que je m'en donne l'air (évitez seulement de me faire boire trop avant de commencer).
C'est Babel quoi (tsé). En fait je pensais à ces passages en anglais dans Mahagonny, notamment justement "Alabama Song". Brecht les aurait écrits en allemand, puis demandé à une traductrice de les "mettre en anglais". Retrouverais-je dans l'historique de mes errances internautiques la fois où j'ai lu qu'il s'agissait là de "parodie d'anglais". Je ne suis pas sûr que ce soit dans l'intention de Brecht au départ mais j'aime l'idée d'une parodie de langue, calquée sur la langue maternelle, réduite à une expression crue et sans lyrisme, utilisant des clichés et des raccourcis, non conventionnelle, faussement malhabile, authentiquement minimale. Cette fausse maladresse qui me touchait dans les phrases discrètement bizarres des chansons de La Fossette par exemple - par modèle. "Les cheminots sont sombres" (dans "Trombes d'eau", toujours pas sur youtube apparemment), ça se rapproche de ce que j'imagine de plus chouette dans ce que serait de la "parodie de français". La phrase est correcte et poétique, et joliment pas naturelle - "obscure et âpre", un peu comme ce que reproche ici Sainte Beuve à Louise Labbé (merci Zazar pour cette référence inhabituellement classieuse) : « On ne peut disconvenir que dans ce sonnet si beau, mon désiré heur pour bonheur ne soit bien dur et heurté. Louïse a beau faire, elle se ressent un peu de son maître lyonnais, Maurice Scève, le plus obscur et le plus âpre des rimeurs de son temps. »
http://www2.ac-lyon.fr/enseigne/lettres/louise/sonnets/viii.html
Quant à moi j'ai tellement écrit de chansons en parodie plus ou moins volontaire d'anglais que je traverse à présent une Crise d'Inspiration, je vous le dis tout net. Tout ce que j'ai fait ces derniers temps, c'est quelques poèmes et, avec ma fiancée, la loooooongue, très longue comptine écrite par mon papa pour mon ptit neveu Antonin. Du coup j'ai laissé l'enregistreur chez la miss, ce qui explique aussi que je n'ai rien enregistré ces dernières semaines. Invitez-moi. N'hésitez pas à me payer hein, prévoyez tout de même au moins de quoi me défrayer, mais surtout, invitez-moi. Des vidéos à venir. Bientôt.
http://www.adecouvrirabsolument.com/spip.php?article5409
Dans les parodies de langue, et en regardant une série (pas très réussie celle-là), je suis tombé sur "Toodle-loo". Un américain d'origine anglaise à Los Angeles écrit un sms à une femme qu'il désire séduire, et termine ainsi son message, en expliquant à son pote le sous-texte : "et je termine par "toodle-loo!" : allusion à ma britannicité". Je me suis dit que ça devait être typiquement britannique donc, et j'ai cherché pourquoi, je suis tombé sur ça :
http://fr.urbandictionary.com/define.php?term=toodle-loo
Je sais maintenant comment mal prononcer "toodle-loo", en parodie de français parodiant l'anglais qui parodie le français. Et Stephen Merchant dans sa série "Hello Ladies" est pris en flagrant délit d'approximation, mais vous vous doutez que de ma part ce n'est pas un reproche.
Toutoulou donc ! Ouilmiteuguène !
(Hé, c'est elle Vera Lynn, c'est celle qui chante ! Kubrick a fait la blague avant Roger !)
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