Je me dis que j'aurais dû
Il ne faut jamais se dire qu'on aurait dû
mais
vraiment
je crois
que j'aurais dû
pas une seule seconde n'aurait été laissée
pour décortiquer
ni cette phrase ni tout
le truc
et alors
on ne serait pas plus avancé
peut-être même de nouveaux problèmes se poseraient
peut-être à nouveau me sentant au ban de la société
je serais enfin devenu
le vandale attendu
cette fois
très en retard sur tous ses délits
des fois qu'une bande veuille bien d'un vieux gangster novice
doué en orthographe
peut-être même est-ce que ça se serait fini comme ça finit tout le temps
la mort au bout d'une spirale d'ennui comme un parcours monopoly
semé de cartes mystères déceptives
et puis perdre et puis
au lit
mais du moins
je l'aurais fait
j'aurais tenté ça et me serais pris par surprise
et toi
et le monde
et plus une seule seconde n'aurait été laissée
hors du hasard d'où cette seconde naissait
je ne peux pas savoir ce qui se serait passé
et comme ça me taraude joliment qui sait la prochaine fois que j'ai douze ans
la prochaine fois que j'ai six ans
la prochaine qu'il m'advient de ne me sentir plus d'âge et ni de poids et ni de mal au dos
mal aux couilles mal au passé
j'essaierai
et
je devrai ensuite passer le reste de ma vie à m'expliquer et à tenter de raconter
aux sceptiques
aux banques
aux amis désolés
aux sympathisants embarrassés
aux passants triés sur le volet,
triés sur le volet
que j'ai
un temps
oublié
que je n'étais plus un enfant.
qu'importe
qu'importe
j'aurais aimé sentir
ce que ta bouche
en aurait pensé.
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