Je nous détestais parfois Thomas et moi
C'était comme si nous cherchions la lumière au centre et au fond d'un puits
En émergeant parfois nous nous accusions alors de n'avoir pas assez bien cherché
Et de redescendre
Je nous aimais bien toutefois
Nous n'avons jamais cherché à aller bien
A l'usure, à l'usure seulement
Nous avons fini par faire le tri entre l'attraction vers le néant
et les filles qu'on fréquentait
Que ce n'était pas le même silence le même déni
Que tomber amoureux n'était pas à prendre au pied de la lettre ni au pic des falaises
Mourir et puis survivre
Naître et puis survivre
Nous l'avons fait plusieurs fois
Ainsi que les courses, manger du chocolat, boire plus que de raison et tout foutre en l'air
Plusieurs fois
A la fin les schémas s'épurèrent
et les élégies s'exprimèrent
Bonjour Adieu Tu ne m'auras pas
Puis-je mourir pour toi ? Non.
Et Thomas me dit qu'il en avait assez de tout ça
et qu'il allait fonder une famille
Ça suffit les conneries les puits le néant le chocolat
C'est au tour des gamins maintenant
Et moi
La série que je regarde en ce moment m'inspire comme blason de mes futures dynasties
Une baudruche dégonflée
et comme devise :
"Ne le fais pas : essaie."
Et ce poème comme mon empire ne sera jamais parti d'assez haut pour connaître
une chute digne de ce nom.
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