Ce que j'aime faire dans la vie

Je dois continuer sans états d'âme à exprimer des émotions
J'ai pour fonction de t'agacer

t'agacer t'agacer t'agacer

Jusqu'à ce que tu m'ignores et parce que tu m'ignores
parfois au cas où tu m'ignores et peut-être aussi à de rares occasions
pour anticiper le fait que tu m'ignoreras, parce que m'ignorant assidûment,
par une sorte de routine, tu risquerais d'oublier parfois
de continuer à m'ignorer

Penses-tu que je veuille t'apprendre quoi que ce soit ou même partager ?
non (c'était une question rhétorique mais j'y réponds :)

non

Je dois continuer sans états d'âme à exprimer des émotions
et agacer ton absence comme mes caries ma dent creuse
agacer ton absence comme mes caries ma dent creusent

en un mot :
t'agacer t'agacer t'agacer

(mais ça fait plus que ça ! je sais, c'était pour t'agacer)

je prends l'air ces temps-ci de quelqu'un qui tire son parti
de ce que
les gens comme tout le monde et complètement comme moi
ne nomment pas
l'indifférence

eh bien
que dire de ça
sinon qu'il n'en est rien

je ne prends le parti de rien jamais

sinon t'agacer t'agacer t'agacer

t'agacer t'agacer t'agacer j'aime bien
créer des attentes et les décevoir
échouer avec élégance

et même l'élégance échouer
échouer dans l'élégance comme dans l'échec échouer

échouer échouer échouer
t'agacer t'agacer t'agacer

échouer mot à mâcher, feuille de salade en sachet
t'agacer cliquetis parfait comme le bruit d'une portière de voiture

le tout d'une beauté empotée, embarrassée
qui regarde ses pieds à la cantine du lycée
qui ne s'est pas encore vouée à,
qui ne sait pas encore à quel point elle saura

t'agacer !

Howl ! Howl ! Howl !

(Il y a toute une partie du poème que je passe, ce n'est pas que je sois pressé d'arriver à la fin
Il y avait au moins, au bout d'une démonstration :
Si nous parvenons épisodiquement à court-circuiter ces liens logiques
Ca ne résoudra rien
enfin)

(Puis aussi :
oh non tiens)

je hais que vous fassiez la planche sur ma mer d'émotions
vous lui tournez le dos et n'en avez que pour le ciel ou les bouchons de vos paupières
qui ne sont autres qu'un ciel de nuit portatif et sans autre étoile
que des myodésopsies
je hais ceci
pourtant je nous porte ainsi
nous l'humanité, l'indifférence généralisée et le bon dos d'on
nous ne savons pas nager
nous n'avons pas pied
pourtant je me porte aussi
moi et la vague humanité,
l'imprécise ondoyante évasive humanité de Clermont-Ferrand-Les-Flots
et comme mer, comme sale vaste miroir de rien, salé et laid, ridé, où je nous laisse dériver
je ne fais qu'échouer mais je ne sais pas couler, nec mergitur comme on dit pour dire bonjour à
Bercy

le mouvement permanent de mes écueils me berce
comme un ressac je reviens toujours de m'en être allé
comme un ressac je lancine et j'écume en dentelles
les bars gay (non ce n'est pas vrai)
comme un ressac j'agace j'agace j'agace
ainsi font les flots qui t'agacent à rouler sans lendemain pour l'éternité
comme de petits curricula vitae
et à mouiller tes pieds lorsque tu traverses la plage
pour aller pointer, pour aller,

tu le sais,

t'agacer.

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