Août - spirale vierge

Que diriez-vous, et qu'y dirai-je, d'une et dans une spirale sans musique (la vie est une erreur) ? Un peu de FerLiPo (fermoir de littérature potentielle), dans la lignée de l'abandon de la laverie, une spirale sans tambour (ni trompette évidemment). Je ne sais pas ce que vous en diriez et je n'ai qu'une idée bien floue de ce que je pourrais y dire, mais du moins ça me dit - et je ne peux pas dire cela de beaucoup de choses.

J'en écoute tout de même, toujours. J'en écris et j'en joue un peu aussi. J'écoute même "mon" disque, qui va bientôt sortir et dont j'espère faire ici et de préférence ailleurs une promotion aussi éhontée que désillusionnée. J'ai 38 ans et 109 sympathisants (bien que sur ces 109, une bonne centaine semble l'avoir oublié) sur ma page artiste "witold bolik" dans le réseau communautaire Facebook. Mon groupe n'est plus ; mon père trouvait le dernier album, et ma musique en général, "chiants", et ceux qui l'aimaient bien n'en parlaient pas à l'immense majorité de ceux qui ne l'écouteraient jamais ; les deux connaissances qui l'aimaient un peu et prétendaient le défendre m'ont signifié (l'une très explicitement, l'autre de manière plus équivoque) que c'est mon groupe, et certainement pas son chanteur, ni même ses chansons, qui avait gagné leur respect. Quant au respect qui régnait à l'intérieur du groupe, je mettrai fin à cette envolée d'expression indécente de soi en me contentant de constater que je crois bien demeurer le seul à m'être rendu compte de la dernière violente insulte que j'y ai essuyé. Sa vie son œuvre, tout ça. Je ne m'attends pas à la gloire, ni même à ce que les gens qui ne m'ont jamais pris au sérieux, quand ils ne m'ont pas dénigré, fassent soudain mine de s'intéresser à ce que je fais. Je ne m'attends plus à ce qu'on me parle ou qu'on me réponde. Les gens sont pudiques. Il en faut beaucoup pour faire surgir des sentiments, si vous le faites avant eux ils vous le reprochent et vous condamnent au silence ; s'ils le font avant que ça vous vienne à l'idée c'est trop tard, et je n'ai jamais vu que ce soit pour exprimer de la bienveillance à votre égard. Je connais ici plus d'amitiés rompues avant d'avoir eu lieu qu'il n'y a de groupes de punk rock britanniques sur ce blog passionnant : http://www.punk77.co.uk/ . (Je ne vois pas le rapport non plus, j'essaie juste de faire des phrases).

Peut-être que c'est à cause d'août. L'autre fois j'ai croisé quelqu'un que je connais vaguement. Tandis que je me creusais la cervelle pour trouver quelque chose d'inintéressant à dire, il m'a interrompu pour me dire son quelque chose d'inintéressant à lui et couper court à la non-conversation. Je suis revenu un peu agacé, en me disant que je préférais nettement mon type de phobie sociale à la sienne. C'est une drôle de victoire. Une série comique américaine en ferait quelque chose de marrant et de réussi, quelque chose comme "l'empathie - aussi inutile que les jeux d'hiver (bientôt sur NBC)" (30 rock)  ou un tee shirt "erreur 404", ou un gag. Moi je compare mes phobies sociales à celles de mes pas vraiment camarades en mettant des semaines à réaliser ce que ça a de désolant et de désopilant. Me faire couper la parole avant d'avoir trouvé quoi dire, c'est toute ma vie. (Je veux faire ma série avec ses slogans, j'y mettrai un personnage qui rajoute tout le temps "c'est toute ma vie" dès qu'il entend une généralité. J'en parlerai au staff).

Le tube d'août et des villes vides, désertées avant tout par ceux-là même qui y sont demeurés, reste encore à écrire. Ce sera mon premier non-morceau. (Un Waterloo Sunset version morne plaine ?)

Et mon dernier, en fait. L'idée de l'exercice était plus amusante que son exécution, et je crois avoir dit ce que j'avais à dire (à surligner : 38, 109, agacé.)

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