électrique barbecue

(Ne suis-je pas en train de la faire
Ma pendaison

de crémaillère)


(C'était un matin où je me levais en me demandant ce que j'allais pouvoir dire ou faire d'excitant
ça ne m'était pas arrivé depuis des semaines
quels risques authentiques vais-je courir
quels sentiments vais-je exprimer
à quels nouveaux râteaux et quels nouveaux dangers
vais-je me frotter m'user m'abîmer
comment me rendre ridicule
comment transformer cette paranoïa sociale en chose de beau et d'irrépertorié
comment carnavaler et toute honte boire
qu'on me donne une guitare, je veux embarrasser les gens
nous rendre à nos inachevés et nos inavoués
nous remuer les jachères en désordre
et fier défaire ma fierté
fier défier ma fierté
je ne passerai pas par la petite rue pour éviter le monde
je passerai par le boulevard et j'y passerai nu
tel un jésus brandi à l'étal du boucher
tel un priape à l'herpès vif et spontané
ça ne m'était pas arrivé depuis des semaines
des sentiments
de la couleur
des emmerdements
de la vie
des animaux
des complexes arboricoles de premier ordre
plus d'ironie de bon ton et de parenthèses acerbes
plus de ce type d'intelligence toute négative toute défensive
enfin se planter se reconnaître le con qu'on n'a jamais cessé d'être
et rire de se faire rire de se faire plaindre de se faire pleurer
et rire de se faire perdre et manquer et quelque part
totalement griller
grillé mangé annulé
célébré
et je n'ai pas de fin là
je ferme juste la parenthèse)

(je pense à toi
avec ma première personne, mon action de penser, mon petit déterminant et l'idée de toi
je pense à toi muni de tout le matériel grammatical à ma disposition
je pense à toi et j'essuie tes insultes puis préfère penser
à quelqu'un d'autre
puis ne pas penser
puis ranger ce sujet « je » dans un vide quelque part dans l'espace
au sens enfantin et flou de l'espace
l'espace des super-héros et du néant malléable)

1 commentaire:

  1. adoro
    fait penser à italo calvino le musicien pourflambé pourflammé pourléché :)






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