Il y eut un long silence.
"Nous sommes nombreux à avoir commencé comme ça, dit un narrateur sceptique.
- Là n'est pas la question, tout dépend de ce qu'il y a à raconter, laissons à côté les codes et les a priori, laissons-nous bercer, nous ne sommes pas là pour le juger...", déclara le juge.
Il y eut un long silence. L'arbre venait d'être planté. L'arbre venait. Avec des pattes ridicules et un air fier et ombragé. Des branches de colère mortes et des jeunes pousses de rien du tout se disputaient sa crinière insensée. Ses lèvres pulpeuses s'abandonnaient au vent en une moue hésitante, un baiser à tout.
L'arbre rêvé dérivait. Son amour frêle d'univers l'avait déforesté. La chenille se régalait. L'arbre crucifié, les branches en croix multiples, voyageait couché sur la rivière infestée de croyances. Il faisait tout et rien, ce n'en était pas un, l'arbre exposé tournait, l'arbre girouette hésitait.
Il y eut un long silence.
"Cela faisait longtemps" - "Laissons-le s'écouler".
Les choses sérieuses pourraient commencer. Il ne s'agissait plus de pérorer, de convaincre ni de démontrer, ni de se disputer les trompe-l'œil à coups de marécages. La pénicilline venait d'être inventée. La pénicilline venait. Sur une planche de laboratoire, sur un panneau dépliant, un menu déroulant, un rouleau vague à deux doigts du sens. Personne ne suivait, le petit poucet semait son chemin de mines pour être sûr de ne pas y revenir, jamais à portée, aucune cible, et cependant, incertain d'avancer car cherché par personne. Une métaphore déroulante avec une arborescence absurde, l'un annulant l'autre comme dans : Démarrer>Arrêter.
Il y eut un long, quelques brefs interrompus d'à peine, puis ce même et très long, silence.
"C'est technique" - "Attendons".
C'était un alphabet morse comme hier, un binaire, grosse caisse - caisse claire, haut-bas et cetera. L'arbre aux fruits contraires et la pénicilline. Avec un auto-terroriste de Petit Poucet et des déforestations érotiques. Les choses sérieuses. Et l'emplacement, là, la voix qui parle, le narrateur et le juge.
Il y eût un long silence qui aurait mieux fait de se taire, mais qui n'avait pas les moyens de s'endurer seul et de s'écouler seul comme un alphabet mourant d'oubli - le silence d'une langue que personne ne savait plus parler, pirouettes, cacahuètes, auto-réponses en ping-pong dépareillé de tout, vacance, écho, réflexion, il y eut ce long silence, long.
Une caresse électrique vient chavirer ses voiles. "C'est ce qu'il nous reste", ne prononce-t-elle pas. "J'ai l'arbre dévasté, le trio qui ne s'aime pas, un morse cassé en deux et d'autres indices évanescents, de pièces à conviction évaporées, de petits mythes attachés à nous raconter", fait-il avec des yeux brillants. "J'entends bien, il y a du travail", ne répond-elle pas. "Il y aura l'instant du chien et la main sur la cuisse, l'histoire vulnérable et les mots démis, quelque chose de mal avec des héros qui se tapent dessus pour coucher avec toi, la vérité toute nue et l'explosion sensible à la fin - Et sinon ?", ne demande-t-elle pas. "Sinon, le siècle, les voitures, le rire, les poisons, les guitares importantes, ce que j'en sais - Non mais, sinon, qu'est-ce qu'il te prend là ?", murmure-t-elle sans rien.
Il y eut un long silence, plusieurs blessés légers. En habits noirs étriqués, les mythes congestionnés fumaient devant l'église. On ne savait pas de quoi parler, alors on se taisait encore.
"Nous sommes nombreux à avoir commencé comme ça, dit un narrateur sceptique.
- Là n'est pas la question, tout dépend de ce qu'il y a à raconter, laissons à côté les codes et les a priori, laissons-nous bercer, nous ne sommes pas là pour le juger...", déclara le juge.
Il y eut un long silence. L'arbre venait d'être planté. L'arbre venait. Avec des pattes ridicules et un air fier et ombragé. Des branches de colère mortes et des jeunes pousses de rien du tout se disputaient sa crinière insensée. Ses lèvres pulpeuses s'abandonnaient au vent en une moue hésitante, un baiser à tout.
L'arbre rêvé dérivait. Son amour frêle d'univers l'avait déforesté. La chenille se régalait. L'arbre crucifié, les branches en croix multiples, voyageait couché sur la rivière infestée de croyances. Il faisait tout et rien, ce n'en était pas un, l'arbre exposé tournait, l'arbre girouette hésitait.
Il y eut un long silence.
"Cela faisait longtemps" - "Laissons-le s'écouler".
Les choses sérieuses pourraient commencer. Il ne s'agissait plus de pérorer, de convaincre ni de démontrer, ni de se disputer les trompe-l'œil à coups de marécages. La pénicilline venait d'être inventée. La pénicilline venait. Sur une planche de laboratoire, sur un panneau dépliant, un menu déroulant, un rouleau vague à deux doigts du sens. Personne ne suivait, le petit poucet semait son chemin de mines pour être sûr de ne pas y revenir, jamais à portée, aucune cible, et cependant, incertain d'avancer car cherché par personne. Une métaphore déroulante avec une arborescence absurde, l'un annulant l'autre comme dans : Démarrer>Arrêter.
Il y eut un long, quelques brefs interrompus d'à peine, puis ce même et très long, silence.
"C'est technique" - "Attendons".
C'était un alphabet morse comme hier, un binaire, grosse caisse - caisse claire, haut-bas et cetera. L'arbre aux fruits contraires et la pénicilline. Avec un auto-terroriste de Petit Poucet et des déforestations érotiques. Les choses sérieuses. Et l'emplacement, là, la voix qui parle, le narrateur et le juge.
Il y eût un long silence qui aurait mieux fait de se taire, mais qui n'avait pas les moyens de s'endurer seul et de s'écouler seul comme un alphabet mourant d'oubli - le silence d'une langue que personne ne savait plus parler, pirouettes, cacahuètes, auto-réponses en ping-pong dépareillé de tout, vacance, écho, réflexion, il y eut ce long silence, long.
Une caresse électrique vient chavirer ses voiles. "C'est ce qu'il nous reste", ne prononce-t-elle pas. "J'ai l'arbre dévasté, le trio qui ne s'aime pas, un morse cassé en deux et d'autres indices évanescents, de pièces à conviction évaporées, de petits mythes attachés à nous raconter", fait-il avec des yeux brillants. "J'entends bien, il y a du travail", ne répond-elle pas. "Il y aura l'instant du chien et la main sur la cuisse, l'histoire vulnérable et les mots démis, quelque chose de mal avec des héros qui se tapent dessus pour coucher avec toi, la vérité toute nue et l'explosion sensible à la fin - Et sinon ?", ne demande-t-elle pas. "Sinon, le siècle, les voitures, le rire, les poisons, les guitares importantes, ce que j'en sais - Non mais, sinon, qu'est-ce qu'il te prend là ?", murmure-t-elle sans rien.
Il y eut un long silence, plusieurs blessés légers. En habits noirs étriqués, les mythes congestionnés fumaient devant l'église. On ne savait pas de quoi parler, alors on se taisait encore.
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