L'aventure norvégienne

Je n'aimais déjà pas ma boucle de ceinture
qui de mon pantalon serpentait tel le pénis de substitution d'un père maltraitant
(Le jour n'était pas aux métaphores subtiles
L'univers tout entier ne demandait qu'à ce que je l'engueule)
Mais que penser de ma queue USB par la poche de derrière
A qui à quoi pensais-je me connecter
Moi et mes deux orphelines extensions,
l'agressive et la suppliante,
le fouet et la main tendus
A qui à quoi demandais-je qui veut de moi comme Bertrand Cantat
(L'heure n'était pas aux références pointues
L'univers tout entier me défiait de le recadrer)
je ne voulais que remplacer ce foutu câble
et je me retrouve
acmé du drame comme ça déjà

un samedi matin à la Fnoc

Va savoir pourquoi je ne trouvais pas si fascinant d'être soi
ce jour-là,
mais de là à passer

un samedi matin à la Fnoc

Je pestais et râlais et préparais ma vanne à la future caissière dans une file d'attente de dix-sept kilomètres
"J'espère qu'à ce prix-là il est fabriqué à la main en Norvège"
Elle aurait répondu : "Pardon, mais pourquoi la Norvège ?"
J'aurais répondu : "N'est-ce pas le pays du métal ?
Elle aurait répondu : "Ah vous voulez dire le genre musical !"

"Ah ! Ah !"
"Ah ! Ah ! Ah !"
Et nous de rire : "Ah, ah, ah ! Aah !"
Moi de rajouter : "A-ha, comme le groupe !"
Elle hilare, moi hilare, j'aurais payé de bon cœur ce câble trop cher avec des sous que je n'avais pas pour un portable qui ne sonnerait jamais,

un samedi matin à la Fnoc,
mais

non.

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