9 - Recherche d'empois



Voilà donc en somme, mélodisme ironique, incomparatisme sauvage, culottes, slips, tricots de peau et maillots de corps se bousculant avec une molle violence de ralenti dans le tambour obstinément lancinant, comme traçant une route qui ne bouge pas dans l'axe parcimonieux d'un chien attaché par une laisse à un arbre qui n'en finit pas de ne porter de fruits qu'amers, pour ainsi dire, et cette autre notion inutile à laquelle je pensais tantôt marchant vers le buraliste et qui m'aurait même fait sourire dans ma spirale autour de l'arbre, et réduisant encore l'angle déjà tout parcimonieux la corde s'enroulant, vous voyez très bien ce que je veux dire, ça ira comme ça, oh laisse d'aucun maître, oh laisser aller circonscrit circonspect, oh chien vague et suspect, andalousie, surréalité démontée par d'obscurs réquisitoires, plaintes d'X contre X aux motifs ambigus, plainte plainte plainte et spirales spirales spirales, et chaussettes, acryliques étiolés, cotons mélangés, tout à 60 degrés de colère impossible à placer, de colère à crédit non accordé, de colère surendettée, colère sourde et immobilière, colère meuble et inculte, colère invalidée, sur des voies de lavage interdites aux poids-lourds, aux poids plumes, sur des contresens réversibles en guise de voies sans emprunt, que nul n'emprunte parce que personne n'y croit, que nul croisé ne chemine parce que croisade sans croix, ou quelque chose comme ça, voilà, en somme.





La machine gargarise comme ceux qui chantent encore. Ses couches sont toujours fausses et ses grands branle-bas de placenta textile, stériles ; comme, à ce moment précis où je suis tout petit devant une armée bien campée mais toute frémissante de ventres et de vagins antédiluviens, qui béants à demi (nous ne sommes pas invités et il n'y aura de regards que dérobés), qui enquillant ses cycles et ses révolutions dans le travail transparent de ses entrailles ; qui béants, qui béart, parce qu'il fallait la faire, j'expliquerais pourquoi dans l'alinéa 3 ; stériles, donc, comme ma vie si j'ose dire. Faisons de nos râleries des rêves, détournons nos propos et tordons notre espace enclos, faisons de nos plaintes de subtils et douloureusement doux arpèges de luth, à poil. A poil, le luth. Il devient capital de se couper la parole, le tout est que ce soit au bon endroit. Il ne s'agit pas de tordre à l'éloquence le bras par erreur. Il devient peine capitale de se passer la parole au couperet à point nommé. Après le passage à la maternité glauque, vient le couplet sur l'absurdité ; voilà, c'est fait.

La machine gargarise et percole, puis dégueule, des symboles et des mythes de conserve. A la contempler et la mieux voir, une vie ne suffirait pas, et la mienne encore moins. J'aimais mieux toutefois quand ça parlait musique. Ça disait quoi déjà ? Spirales. Aspirations (forcément déçues) et râleries (qui sont elles-mêmes, des râles d'agonie qui rient). Ma main gauche obstinée (et ça ne parle pas que de sexe, "pour une fois"), acharnée sur trois notes soulevant des harmonies bien plus qu'elles ne les posent, et le gracieux fil du rasoir des mélodies qui font mine de se perdre et de se chercher autour de ces trois notes, contre ces notes-là, à la main droite. Au diable la musicologie impressionniste de comptoir, il y a quelque chose de beau là-dedans, j'aimerais que tu l'écoutes, patient lecteur absent. On n'en parlera pas après, comme on n'en parle jamais. (On en parlera d'autant moins - NDLR stylee -  que l'utilisateur a supprimé la vidéo d'Intention d'Evan Lurie, reste du même disque "Pieces for Bandoneon", Disques du Crépuscule 1989, hautement conseillé, "Travel" :)



On n'en parlera plus et comme ça ce sera fait, c'est beau comme du Michel Sardouille. Ça me la coupe d'ailleurs, et comme après tout (il s'en rendit compte à la dernière ligne de l'avant-dernier post), c'est bien d'un blog qu'il s'agit ici, je ne suis pas obligé non plus d'être très très très long à chaque fois.

Je ne suis pas obligé.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire