n+2 - Bas-étages - aine - camion

Ça ensemençait sévère, ça ferronnait comme des singes, il y avait comme une batavia migraineuse à poudroyer toute seule, seule comme l'éminent brin d'herbe, Petite envie recouvrait des mémoires. Elle se targue de majuscules quand je me fais plus absent qu'elle. Oh mon bébé, oh mon bébé, oh mon bébé, oh mon bébé, oh, mon bébé, oh mon, bébé, oh mon bébé, cela fait un long moment, cela fait un long moment, cela fait un long moment, cela fait un long moment, oh mon bébé, oh mon bébé. La chanson d'amour coincée dans une cage d'ascenseur de bas-étages. "Il faudrait partir de là", disait-elle sans cesse, avec des mots que je lui mettais dans la bouche dans ma vengeance d'absence à quoi me servait d'écrire. Le seul endroit où je peux être plus absent qu'elle. Et de redonder, et d'être dans le soupçon de cabotiner dans l'intime, alors que non, grands dieux, il ne s'agissait que de vélos rutilants et de rivières  qui chantent, de tumultes classe, de surprise-partie, de dodelinage intense, d'une bande de pellicules que seul impressionne un caisson de basse, de sentiments de dérive et de dérobée, de fourmillement aventureux local, de musique enfin, de plaisir et d'oubli, il ne s'agit que de ça on ne pensait pas à mal.

On se faisait plus absent qu'eux dans un cache-cache par soi-même initié et dont les bans n'avaient pas été publiés, un cache-cache en cachette, consommé sur le pouce comme un nickelodéon ou une arcane, un cache-cache automatique avec des fins et des causes toutes tacites qui clignotent et qui sonnent, un flipper clandestin de cache-cache autonome et personnel, un consommable d'auto-érotisme, un un deux trois soleil dont le maître de jeu est le seul participant, dans la surenchère d'absence à quoi me servait d'écrire. Oh mon bébé, cela faisait déjà longtemps, cela ferait déjà longtemps tout le temps.

Et c'est ainsi que je vaincus, pardon vainquis. C'est la façon mienne que je vaincs, je m'élimine d'emblée, avant de commencer. Ce sont mes victoires dans toute l'histoire de ce qui ne s'est pas passé. Ce sont mes manquements et c'est comme ça qu'on vainc, dans l'histoire pas écrite de tout ce qui ne se passera jamais. C'est peu, mais en même temps c'est pas grand-chose. La discipline d'une astreinte d'absence, l'auto-discipline d'une absence assidue, ce sont les nuances, pas les couleurs. On court après la chanson grise, longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu, mais personne ne disparaît comme ça, pas dans un éclair de fumée de vieux cinéma, mais dans un lent long fondu, dans le lent long fondu d'un fantôme, la digue digue don d'aine, ce genre d'organe se donne enfin, des aines, des aines à ne plus savoir qu'en porter, dans le lent long fondu d'un fantôme hors-champ mais pas méchant.

Guère effrayant celui qui ne tient plus à exprimer que son désir de jouer à cache-cache tout seul, le système n'a qu'à mal se tenir, l'establishment ne pas trembler, les conventions rester sauves, les médias nous mentir à ce qu'on sait, les médias nous le dire, les médias ah les médias la digue don d'aine, pendant les médias au moins, pendant les histoires de ce qui se passe et l'oppression dans le caniveau, pendant les cris et les crimes qui font toujours des lignes, pendant les armées alignées et les Tian'anmen portables, pendant les actualités de celui qui n'y est jamais, au moins petite envie se déhanche dans les surprise-parties, donne de l'aine à toutes les digues et rigole bêtement de toutes mes submersions, de toutes mes tendances tellement submersives de type absent qui rigole bêtement, et qui vient de parler de choses importantes et de choses sérieuses qui arrivent aux adultes et qui arrivent au monde, de choses qui se passent vraiment, avec de vraies douleurs pas qu'à ses dents, la digue don don, et qui pourtant bien plus méchamment que ce qu'il croit, rigole bêtement. Ricane adolescent le fantôme hors-champ. Ricane adolescente petite envie et son tronc criblé d'aines.

Mais je suis plus absent que vous autres tous là, vous qui ne me voyez pas, je fais dans la submersion, la lutte alternative et ma lutte continue. Je suis le refrain de la chanson grise. Je suis un camion circulant de nuit, la petite bête qui démonte, d'autres jeux de mots inadmissibles, intraduisibles, à corps perdus et les dents serrées de leur sincérité, quelque chose qui grince et tournoie dans la nuit mais ne fait plus peur à personne. Je suis le crépuscule d'un romantisme couche-tôt. Je suis le bidon de votre essence et je ricane. Dans tout ce qui m'est permis je ne m'interdis rien. J'accuse la vanité de tout cela, avec plein de mots dans la bouche, et à force et par surcroît de n'accuser que cela, j'entends des fois une toute petite voix qui raconte autre chose et qui fricote avec le réel bien plus courageusement que ce que je me sais, que ce que je m'explique, que ce à quoi me sert d'écrire. En somme je fais de la musique et je joue de l'absence, je fais des soli d'absence, je brode des contrepoints d'absence, avec une énorme première personne qui est un poids lourd qui déboule dans la nuit et les provinces, et les provinces de provinces, et les grands endroits comme la pomme ou Ys, la capitale de mes écrits submerysifs. Le pas-de-calais bien sûr, et le néant d'Arlésie (sous le nez des gendarmes). Je vends mes pas-de-porte et je me passe l'expression. Je me passe tout et partout. Je me relaxe sans cesse sans passer par les cases prisons, la digue dondaine. Je me relâche d'aucune pression, je fais tout dans le gratuit et c'est tout gratuit. Tout le monde en a pour son argent. Tout le monde m'est très méconnaissant. Tout le monde a bien raison. Cela fait bien longtemps, oh bébé, que je manque à tout le monde et mes devoirs, mais tout le monde ne m'a jamais manqué.

Et tout cela, personne ne me l'a demandé, jamais : ça s'est décidé par hasard, ça s'est hasardé au désir, ça se bazarde et ça se redessine tout le temps, et d'y penser, cela fait un grand sourire, une grande réconciliation, de ces grandes réconciliations qui arrivent à point nommé, les grandes réconciliations de bas de page - et pourtant c'est vrai.

Oh mon bébé, cela fait un long moment.

1 commentaire:

  1. Je me dis aujourd'hui
    qu'il y a une manière correcte et convenable de faire et dire les choses
    et que moi
    ce n'est jamais la bonne.

    Longtemps j'ai essayé
    de dire les mêmes choses à ma manière
    ou de coller des choses qu'il me semblait falloir dire à la manière dont j'avais besoin
    non pas de les dire, mais de parler.

    Du coup,
    je fais et parle
    d'autres choses.

    d'autres manières.

    La manière qu'il faut
    n'y est pas plus que
    les choses qui vont avec
    cette manière qu'il faut.

    il faut trouver
    d'autres manières
    de dire d'autres choses à parler
    que les choses qui vont avec la manière de les dire.

    Je ne me relis jamais.

    Mais si je le fais,
    ce sera pour enlever tout ce que je me croyais obligé de
    traiter.

    tous les sujets.

    les thèmes.

    les choses sur lesquelles
    se prononcer et avoir
    des idées.

    Il ne restera qu'un grand mouvement chaotique encore plus désespéré qu'il ne l'était

    mais ce sera plus intéressant
    non pas intéressant

    meilleur.

    si je le fais

    quand j'aurai le courage - les occasions ne manquent jamais, mais le courage -
    de me sentir aussi seul que ce que je l'étais
    alors.

    Exit la réconciliation donc
    sa conscience de sonner faux ne l'empêche pas de sonner faux.

    RépondreSupprimer