2 poèmes

vous
n'aimez pas

lire


sur écran.

je veux écrire
sur l'écran

des mots de petite taille

un à un

je veux faire sur le bloc-notes à l'écran un poème

on se fait souvent charrier c'est ce qui nous rend attachants

aux autres et sur l'écran

c'est tout ce malgré nous qui nous met les poings serrés à courir la chance d'être exprimé plus tard

dans un bar
ou sur l'écran

ce n'est pas la conscience et la justesse

ce n'est jamais le fait d'avoir eu raison - jamais cette triste joie

c'est l'envie de chance et d'illusion d'être exprimé plus tard

dans un écran ou sur un bar

ce n'est pas la patience et le temps

ce sont les petits trous dans les temps à des moments


ce n'est pas la réserve
ce ne sont pas les commodités
c'est plutôt dans le garage interlope collectif
où crier qu'on est seul caché par des guitares
à travers un écran vrombissant de guitares et de voitures et de toutes directions


je veux faire des petits trous dans l'écran


un à un

un par un

je voudrais que ce soit malgré moi
même si je sais très bien



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La colère est un moteur
l'amertume paralyse
répéter euphorise
ressasser crétinise
douter n'est pas mauvais
pleuvoir peut annuler
fumer peut provoquer
vivre est sympathique
mourir est humain
taper est une façon d'aimer
aimer est compliqué
chanter c'est beaucoup dire
écrire c'est pire
écouter s'écouter
vaut mieux que s'entendre dire
l'utilité est la première utopie
l'affirmation molle est appelée
velléité la passion
est un moteur la convention
paralyse répéter
dramatise ressasser
enjolive dépiauter
n'est pas jouer ensoleiller
est toujours bon à prendre et marcher
est une façon de voir vivre
est lymphatique mourir
c'est toujours la même chose
une absence bien placée ne fait de mal à personne
chanter c'est beaucoup dire
tenter c'est pire
le silence vaut mieux
que des tas de tu l'auras
l'utopie est la première urgence
la banderole froissée sur et comme un mouchoir en papier est appelée
goutte au nez la goutte au nez c'est toujours la même chose
vivre est utile aux moteurs d'amertume
répéter des coups donnés aux crétins n'est pas mauvais
douter d'euphories ressassées fait pleuvoir peut provoquer des absences frappées au coin du bon sens
ne pas chanter c'est beaucoup dire
ne pas écrire c'est pire
chanter fait pleuvoir
des coups
peut provoquer des concerts
d'épée dans l'eau
des pédalos
la version tue c'est d'écrire et
la version tue des pédalos pénalise
la première danse la première nage c'est la planche et non la brasse
les paralytiques ne font pas de pédalo
boire la tasse est la première utopie
boire la tasse est comme naître à l'envers
l'état statique est à une station d'extatique
être embryonnaire n'est pas donné aux cadavres exquis
les suites aux prochains pédalos
ne pas donner de suite c'est courant
les courants vont à vau-l'eau
c'est loin vau-l'eau
chanter c'est beaucoup pire
fumer c'est loin, vers vau-l'eau à pédalo
dans les stations extatiques des embryons paralytiques
se payer de mots c'est le sort des tournées générales à vau-l'eau
vau-l'eau est la dernière utopie
vau-l'eau vous danser grand mère est une façon d'aimer
qui ne fait de mal à personne la version tue
l'aversion tue mais la colère est un moteur
l'amertume elle paralyse les stations balnéaires
l'amertume va à vau-l'eau comme toutes les mers
les grandes mers dansent et le poète fait la planche
et la planche fait le poète
et le poète enfonce le clou
et le poète sait planter des choux
et le poète sait se planter un cheveu dans la soupe avec la violence d'une aiguille dans le bras d'un paralytique
et le poète sait se planter des poils dans la mains avec la prestance d'une poutre dans l’œil
et le poète nous ennuie
et quand il se met à chanter
je préfère ne pas me prononcer.