Acte 1
C'est un truc de niche
La dernière fois que j'ai entendu ça j'ai fait
bah
et je suis resté coi
c'était il y a combien de mois déjà
ce matin - l'esprit d'un escalier qu'il aurait fallu combien de mois déjà pour descendre
je me dis que j'aurais dû répondre que je viens de l'underground
je viens littéralement d'un souterrain où quand moi ou quelqu'un d'autre disait une connerie
ou déployait une représentation du monde erronée fallacieuse trompeuse illusoire
on pouvait en causer
ce n'était pas le schéma d'hollywood c'était le voisin d'en face qui parlait oiu chantait sur ses peines de cœur
et que le spectateur son voisin symétrique venait voir en disant tu charries
en l'écrivant je me rends compte que c'est plutôt une constante chez moi
ce sentiment d'être dans l'erreur
(quand je ne fais qu'y penser ou le ruminer sans l'écrire, j'ai toujours la sensation que c'est provisoire, que c'est un état d'âme parmi d'autres
mais en l'écrivant l'idée me vient que c'est tout simplement l'état, l'unique l'état solide de ce qu'il me convient d'appeler mon âme)
Je pensais à Phèdre l'autre fois avant de le lire
Je pensais que Phèdre représentait le désir féminin dans ce qu'il a de dévorant et d'embarrassant
et de tout puissant
et puis je me suis douché par la pensée (j'étais en vélo, seules méditations de jeune parent possibles)
je me suis douché comme on le fait dans mon pays merveilleux de l'underground tel que je le rêve
pourquoi pas le désir humain
pourquoi refiler le bébé de l'embarras de la dévoration et de la toute puissance tragiquement impuissante
aux seules gonzesses
d'où le sentiment d'être dans l'erreur
et le sentiment que c'est bon de le savoir
que c'est bon d'en parler
ne fût-ce qu'avec soi
la préface du folio d'ailleurs corrobore
(comme j'aime cette phrase telle quelle telle qu'elle sonne je la laisse sans développer
parce que si on se met à développer des préfaces aux préfaces de folio merci hein)
fin de l'acte 1
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