vingt sept septembre - Rien, en cours

 

 "Songs about songwriting suck so I'm writing a song about songs about songwriting"
Jeffrey Lewis

 

Fini hier soir Le cœur ne cède pas de Grégoire Bouillier. Beaucoup aimé ; Bouillier a un côté très inspirant, DIY (jusqu'à parfois l'invitation tacite à terminer soi-même ses phrases). L'histoire est poignante et beaucoup d'énigmes restent en suspens sans pour autant laisser sur sa faim. Les analyses historiques, politiques, voire psychologiques sonnent et touchent très juste. En plus je me dis que si j'ai mis quelque chose pour une semaine à lire un pavé de plus de mille pages, je suis enfin mûr pour m'attaquer à Guerre et Paix. Cette nuit j'ai rêvé d'une minuscule barque playmobil en plastique flottant sur une étendue brumeuse et dont je voyais dépasser des bandelettes en plastique également ; j'ai mis un moment à réaliser dans mon rêve que ces bandelettes évoquaient la momification de Marcelle. J'ai aussi rêvé que j'étais embauché (embaumé ?) dan une préparation de colis de médicaments. Je préparais un grand saladier de médicaments et mon collègue rajoutait dans ce saladier d'autres pilules qui n'avaient pas la même forme. Je trouvais ça louche (traffic ?) mais comme j'étais un nouveau dans le boulot je n'osais pas en parler. Merci bonsoir !

 

Ça fait drôle de lire un gros livre et de vivre quelques jours avec
pour se retrouver à la fin
à voir défiler sur facebook les projets les espoirs les envies les idées des autres

et se demander quoi faire

se demander même quoi vouloir faire

mais pas dans le mode "artiste tourmenté" comme il y a un petite vingtaine d'années
non pas du tout

plutôt dans le mode
heu
ou dans le mode "euh"
c'est selon
on met le h où on veut

et on écrit vraiment tout ce qu'on veut
c'est mon poInt de vue

d'où la question
qu'est-ce que je veux et est-ce que ça passe par écrire

c'est ce projet-là, cet espoir cette envie
qui me remplit tout de suite à neuf heures zéro trois
les enfants sont à l'école
ma femme fait quelque chose en haut
et moi je fais
en bas
(je fais "quoi ? ça." en bas)
je fais ce que je fais quoi
c'est mOn quelque chose à moi

d'où la question
est-ce que c'est toujours mon quelque chose à moi ?

Et si pas, ne serait-ce pas le lieu justement
de partir ailleurs que je ne sais pas
tiens je vais parler des fleurs, de mon cœur de mes erreurs ?

Si je parlais de la Palestine ?
Enfin

de mon amie qui
si je lui demandais
si elle n'avait pas peur
de se radicaliser
me répondrait en n'ayant pas peur de me ridiculiser

en même temps le ridicule je m'en fous si
je mets de côté les prétentions artistiques comme je me sens soulagé de le faire
aujourd'hui

si je lui demandais ça
elle dirait
quoi ça ? ce que j'ai posté là

c'est un copain
oui il parle d'alliés et d'ennemis,
zappe totalement le couplet sur le terrorisme c'est pas bien
et défend le combat par tous les moyens de la cause palestinienne
mais il rajoute politiques après tous les moyens
donc tu vois c'est pas
radical tu vois

non
le truc de mon amie c'est qu'elle n'est pas conne du tout

elle ne répondrait pas ça

elle répondrait quoi
je lui demanderai

maintenant que je ne suis plus poète je peux m'intéresser à la réalité

(bien sûr les vrais poètes s'intéressent à la réalité mais
même si je me défendais de penser ça même si je luttais contre cette idée
j'avais ce fond poète égale fleurs égale amour égale foutez-moi la paix sur l'actualité

remarque en y pensant
le gros bouquin avec qui j'ai vécu (je mettrai le petit texte écrit hier)

il y avait un dosage un dosage de ce qui doit rentrer d'actuel ou pas
dans le livre

(je sais que j'ai répété un dosage ce n'est pas une erreur c'est comme ça que j'y pensais
m'en discourais)
(une virgule peut-être ? on s'en fout)

un dosage de je m'en foutisme est nécessaire au suivi de pente obsessionnelle

bande de Gaza gouvernement basculant à droite sans freins
opinion générale de taper sur la gauche, les idées de gauche,
les notions de générosité d'ouverture et de non systématisme du sarcasme
nihilisme qui est la seule chose qui se partage encore dans ce pays
ça me fait penser à L'arabe du futur tiens, ce que dit le père avant de partir en vrille

tellement de misère ici que les gens n'arrivent plus à se rassembler qu'autour des idées extrêmistes)

n'ayant pas de pente obsessionnelle
n'ayant plus de pente obsessionnelle
marchant sur du plat ou du faux plat comme on dit
depuis de nombreuses années

je n'ai plus de nécessité d'éluder d'occulter
ce qui ne me rend néanmoins
pas plus lucide

j'élude et j'occulte au nom du quotidien
comme font les gens qui ne sont pas ou plus artistes

la différence est que la majeure partie du temps
est occupée euh

je ne sais pas vraiment la différence en fait

je ne saisis pas la nuance entre ce que je suis sans envie d'écrire et ce que je suis sans

ah ah drôle le lapsus

et ce que je suis avec voulais-je dire

surtout quand au final c'est ce que je me retrouve à faire

écrire

ce matin

un quart d'heure à peu près.




 

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